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ROSÂPRE

une autobiographie se pourlèche

si on veut on peut partir des dos, tensions entre les omoplates de l'une qui

vient jusqu'à l'autre et un muscle se contracte au-dessus de la fesse quand

on marche

peut-être aussi un avant-bras où juste une

veine soulève

on aimerait encore mieux un rose plein les gencives pour les phrases

mouillées et une grammaire des muqueuses

il s'agit en toute concertation de dévider nos roses et laisser un peu

d'humidité autour des yeux pour mieux dire où et quel comment la 

condition c'est tropical

le décor quiconque carrément déjà à plat totale proximité des épidermes

une rose se hérisse

s'assurer une prise au bord une épaule               fait naufrage

ce sont les pentes du ventre           qui collecte des doigts membres

cet espèce de rose                                                      qui se met en nage

on ne sait pas trop sa vitesse

on ne sait pas trop ses surprises

on ne sait pas trop ses manipulations

quand un toucher s'immisce, sépare un rose d'un autre rose

du tactile sec sous un feuilleté de membranes

excellent on a même le temps moite d'avoir une faim qui longe les contours

du ventre, stagne en bas

un rose rattrape

une rose à langue et sans bouche autour

les lèvres coincées quelque part sur trop de gonflements et vouloir dresser

des précisions exotiques

un œil ailleurs suinte et s'arrondit globe pour n'importe quel creux

un rose sans orifice absorbe

pour un rose à gober

un rapide calcul des fluides tièdes dirige x muscles et enchaîner un

décompte rapide de ce qui se contracte tous les tissus enflent      tout triple un

volume tropical

quels renfoncements lisses pour des accidents de peau d'un rose à plis

une sensation à x fronces là où calibré pour les tropiques

    de la pulpe et une paume

ça bat en masse au bord de la paupière un rose s'affûte

pousse plus pour ce flexible ou crispe

ou compacte

et sur un imminent rose tout contact frôle la masse

c'est copieux de palper ce qui enfonce en traçant en passant en happant à

peine une nappe

rose glycérine se presse sur zone soudain

rose raffole jusqu'à rameuter des cuisses et une remontée subite

quel est ton minimum

du vent à malaxer aux doigts, une eau salée se serres autour des chevilles, un

tissu souple entre le sable et tes fesses

au ras du rose une orangeade ultra vallée taille et multiplie des monticules à 

l'état pensif et mauves

(c'est du capital)

Brett

les surfaces en bois

moi

en blonde similaire     Brett

d'une barricade molle et un rose d'accès le tarif

plateforme pulpe utilisateur le suc des yeux baisse

la droite sénatoriale du moindre après-midi

Brett consigne

être vierge et violent

qu'as-tu contracté                     à travers une véranda forcenée

un organe se démet                          maintenons une douceur

de lutte

qui le mieux 80 le fait                    des retours

Brett

l'utérus collé au diaphragme le blond respire ses humeurs par le ventre

glissé dans un imprimé

des commotions rompent l'alignement fort de tes langues

léopard

pp. 129-131

Elsa Boyer

texte paru dans l'anthologie

MADAME TOUT LE MONDE,

éditions le corridor bleu, 2022

composée par Marie de Quatrebarbes

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