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– Pour moi la mer n'est pas vaste.


Nous attendons l'amour
que l'amour vienne           et on divague


emportés dans l'amour emporté.

C'est dur à déclamer :

Ma mère presse ma coquille
d'un coup de griffe elle me casse
contre les parties les plus froides de son estomac
tandis que votre caméra zoom pour capturer
les détails de la scène
pour avoir une preuve.

J'attends l'amour.

Le grondement de la rivière fait tout chavirer et les écailles ondulantes des conifères
se heurtent
au cadre
de votre caméra.
Notre nid tombe à l'eau et ma mère est une tempête toujours prête à me monter en l'air.

Oui, ça m'arrive d'être vulgaire.

C'est dur de vous avouer que …
je ne me suis pas noyée. Elle non plus.          Je suis toujours une bulle d'eau
                                                                  enfermée dans son bocal.
Oui, pour moi la mer n'est pas vaste.

 



° ° ° ° °

 

​


Tout mon corps s'est évaporé.

Ce corps
a été
inces st st st tué.

Que me reste ra t-il ? De main

un lever de soleil    endeuillé
dans un corps       différent
chaque jour       comprimée

et même le plus beau tour de magie
inimaginable
s'est évanouie
dans l'air.



 

° ° ° ° °

​

 


Peinture construite par un schizophrène. J'occupe un petit coin de cette immense toile curieuse
remplie d'arbres en fleur, d'animaux bavards, de soleils et de lunes bleus
entourés d'arbres fruitiers qui frissonnent
dans les vents de l'après-midi.

Règne un sentiment accablant de perte.       Il y a la guerre

de ce côté                    de l'autre
devant                        et derrière :
il y a d'immenses kiosques avec des volumes volumineux
sur les pires crimes de l'Histoire
mais ça ne change rien.


Je ne peux plus sentir la douce grenade humide et la mandarine rose sur mon palet
qui font que ma chatte éclate
je ne peux plus jouir et je ne peux qu'haïr les zhommes ( putains de zobes )
qui décapitent et ont la trique.


Oui, ce nouveau monde est ordonné par des glands : le schizophrène n'est pas un fou


sur sa toile, un Olivier prie : il aimerait que les peuples bombardés deviennent des immigrés
mais les gouvernements peaufinent leurs grues en papier
et les posent devant les arbres.

 

Morgane Oneckssy
 

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